DISCOURS DE MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE ABDOULKADER KAMIL MOHAMED A l’occasion de l’ouverture de la
- PREMIIER MINISTRE -SESSION BUDGETAIRE 2016.
- 2 oct. 2016
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Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement
Mesdames et Messieurs les Députés
Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatique, du Corps Consulaire et des Organisations Internationales
Mesdames et Messieurs les Représentants des Corps Constitués
Mesdames et Messieurs
Je suis très heureux de vous retrouver à l’occasion de l’ouverture de cette session budgétaire, qui certes comme à l’habitude, sera principalement destinée pour vous à l’examen détaillé du budget de l’année prochaine.
Mais cette fois, un événement politique majeur a précédé l’actuelle séance solennelle de l’Assemblée Nationale, l’élection présidentielle.
Et je voudrais revenir sur ce sujet. Cette élection s’est déroulée parfaitement dans le calme et l’engagement populaire.
Elle a démontré la maturité politique du peuple djiboutien.
Maturité qui ne s’est pas révélée uniquement par le comportement démocratique du peuple au cours de la campagne, de l’élection elle-même et de la proclamation des résultats.
Mais elle a fait ressortir également l’engagement du peuple pour participer activement à la vie politique de la Nation.

Mesdames et Messieurs,
Le Président de la République a voulu immédiatement tenir compte de ses échanges et de ses multiples rapports avec le peuple.
Il a profondément renouveler son Gouvernement, et il a immédiatement attribué à chaque Membre du nouveau gouvernement une première mission prioritaire.
Il a exigé que chaque Ministre oriente son action vers la préparation d’une réponse immédiate et concrète, dans tous les domaines, aux demandes et aux soucis que la population lui a exprimés directement, durant toute la période qui a précédé son élection.
L’engagement du Président de la République au service du peuple est total, et il exige que cet engagement soit aussi celui de tout le Gouvernement.
Ce renouveau dans l’action gouvernementale doit avoir des effets visibles et concrets pour la vie de tous les jours de tous.
Aussi le Gouvernement s’est aussitôt engagé dans cette nouvelle tâche. Toutes les actions visant ce but sont devenues prioritaires dans l’activité des Ministres.
Je vais vous en citer quelques unes, car je reviendrai dans le détail lors de mon discours sur l’action gouvernementale.
Il s’agit ainsi par exemple :
* De faciliter la vie des handicapés en aménageant des accès qui leurs soient confortables.
* D’améliorer les transports urbains à l’intérieur de Djibouti comme ceux entre la capitale et les chefs lieux régionaux, et ceci dans tous les modes de transport, routier, marin ou aérien.
De ce fait seront concernés les bus et le réseau routier, les bacs, et les aéroports secondaires.
* Il s’agit aussi de rechercher, pour les personnes les plus fragiles, les moyens d’y apporter des secours et de l’aide, à l’instar de ce qui est déjà fait pour certaines d’entre elles, enfants abandonnés, orphelins, handicapés de toute nature, femmes seules et isolées.

* Il s’agit enfin d’établir de nouvelles relations entre l’administration et les administrés, afin de rapprocher la population des services administratifs.
L’objectif est de faciliter, améliorer et rendre plus transparent, l’accès aux services publics des usagers, comme par exemple à la Direction de la population, dans les services financiers et urbains ou dans les services sociaux, et que ce soit à Djibouti ou dans les districts.
La déconcentration de certains d’entre eux est même envisagée. Des commissions travaillent sur tous ces sujets.
Bref tout ce qui peut faciliter la vie de chaque habitant, des plus actifs aux plus démunis, est examiné.
Ceci, Mesdames et Messieurs,
Bien évidemment, s’ajoute aux différentes actions gouvernementales de développement durable du pays, qui ont été engagées dans les tous domaines :
* éducation nationale pour tous et dans toutes les régions, y compris dans les lieux les plus éloignés
* santé pour tous, et actions sanitaires renforcées pour les femmes et les enfants
* logements dignes dans tous les quartiers de la capitale et dans les villes de l’intérieur
* réseau routier amélioré
* insertion et soutien financier pour les plus démunis
* développement des petites et moyennes entreprises
* renforcement des structures administratives régionales
* amélioration de la distribution d’électricité en utilisant en priorité les énergies renouvelables
* renforcement des réseaux de distribution d’eau potable et des productions à Djibouti et à l’intérieur du pays
Tout cela va permettre de diffuser les retombées économiques provenant de la croissance de notre
production intérieure brute, qui résulte principalement de la mise en place des grands projets régionaux et des aménagements d’infrastructures d’abord,
mais également des grands projets de développement réalisées par le secteur privé.
Les prochains grands projets auront sur l’emploi un impact direct, mais aussi et surtout, indirect.
Certains de ces grands projets sont déjà en voie d’achèvement, comme ceux liés au port et à la zone franche de Doraleh, au chemin de fer du corridor sud, au port de Tadjourah et de la route Tadjourah Balho, ou au port du Ghoubet.
Certains ont démarrés comme ceux concernant la construction de très nombreux logements ou des investissements privés commerciaux.
D’autres sont sur le point d’être lancés, comme celui du port à bétail ou celui de Black Rhino.
D’autres enfin sont au stade d’études complémentaires avant leur mise en œuvre, comme dans le domaine de l’eau et de l’électricité.

Tout ceci servira à fournir des emplois à nos jeunes qui s’intègreront dans ce développement économique.
Mesdames et Messieurs les Députés de la majorité présidentielle,
Dans ce nouveau contexte où tout est orienté vers la satisfaction accrue des besoins de la population, les relations que le gouvernement entretient avec vous, doivent être renforcées de façon permanente.
Mais j’annonce également ici aux Députés de l’opposition, que, compte tenu de la volonté présidentielle d’écouter toute la population, le gouvernement sera également à votre écoute pour construire de la façon la plus harmonieuse possible l’avenir de notre pays.
Ceci bien évidemment devra se faire dans le calme et avec un esprit constructif.
Mais cela n’effacera nullement notre volonté de faire respecter la loi de la façon la plus rigoureuse, pour défendre la stabilité et l’ordre, qui sont les premières garanties exigées par le développement économique et par la confiance que les investisseurs accordent à notre pays.
Mesdames et Messieurs
Cette ouverture de la session budgétaire me donne aussi l’opportunité de rappeler quelques grands principes qui guident l’action du gouvernement.
Ainsi, l’esprit de dialogue et d’amitié avec tous les pays, la nécessité d’avoir des objectifs communs pour lutter contre le terrorisme international, la volonté de coopérer sur le plan économique avec toutes les nations, qui œuvrent pour le développement, ne doivent pas faire oublier notre volonté de défendre notre indépendance politique.
Bien que notre pays soit petit, cette volonté est grande.
C’est pourquoi je m’adresse à ceux qui, Djiboutiens ou étrangers, pensent que les règles désuètes, qui ont suivi les indépendances des Etats Africains peuvent encore être applicables.
La Politique gouvernementale se décide uniquement à Djibouti, dans les organes de décision du Gouvernement Djiboutien.
Ceux qui pensent que la politique future de Djibouti se dessine dans les capitales étrangères se trompent.
Ceux qui pensent que pour accéder au pouvoir, il est nécessaire de prendre l’attache des autorités étrangères et de suivre leurs orientations se trompent aussi.
Le temps où il fallait se faire adopter à l’étranger comme étant une « personnalité d’avenir » est révolue.
C’est le peuple Djiboutien qui décide et décidera de son avenir. C’est le peuple djiboutien qui choisit ses dirigeants.
Et ceci se fera par la voie démocratique.
Les attaques sanglantes organisées avec le soutien de milices étrangères sont vouées à l’échec.
Le peuple Djiboutien tout entier se dressera contre ces mercenaires, qui n’hésitent pas à faire couler le sang de Djiboutiens innocents pour tenter de semer le trouble. S’attaquer à des objectifs civils, ou à des biens appartenant à la population, démontre parfaitement la nature terroriste de cette organisation.
Devant l’indignation populaire, le chef de ces mercenaires essaient de se disculper et de se désolidariser de ces crimes perpétrés sur notre territoire.
Mais ceci peut signifier aussi qu’il ne contrôle plus cette organisation, et qu’elle est aux mains de ses maitres sanguinaires.
Je saisis cette occasion pour condamner une fois de plus ces actions lâches et criminelles et reste désorienté devant le silence des responsables de l’opposition, qui pourrait correspondre à une complicité tacite.

Je reviendrai plus tard sur ces faits.
Car Mesdames et Messieurs les députés
Vous allez examiner prochainement le projet de budget de 2017 que le gouvernement vous présentera. Vont également vous être présentées la loi de règlement de 2015 et la loi rectificative de 2016.
Vous devez savoir qu’en accord avec les autorités du Fonds Monétaire International, les Ministères du Budget et de l’Economie et des Finances prévoient une continuité de la croissance économique jusqu’en 2020 avec un taux de l’ordre de 6 à 7%, couplée avec une maitrise de l’inflation autour de 3,5%, du fait de la
stabilisation des prix des denrées alimentaires et des hydrocarbures.
Tenant compte de l’exécution budgétaire de 2015 et 2016, le gouvernement souhaite améliorer l’efficacité de l’action publique.
Un des moyens retenus est la réforme fiscale, qui permettra aussi de répondre à l’objectif de rapprochement du contribuable et de l’administration.
En matière de gestion budgétaire les objectifs du gouvernement sont ainsi orientés vers la réforme de la fiscalité, la croissance économique inclusive, la maitrise de la dette et des finances publiques, et l’inclusion financière.
La maitrise des dépenses de l’Etat et les efforts en matière d’assainissement des finances publiques demeurent, plus que jamais, une priorité gouvernementale.
Dans le cadre des travaux issus des assises nationales de la fiscalité, seront renforcés l’efficience et l’équité du système fiscal pour diversifier les activités et développer des secteurs encore peu exploités.
La décentralisation administrative doit être confortée par la décentralisation économique du pays.
Toutes les régions verront leur potentiel spécifique, encore trop peu développé, être mis en valeur, afin de dynamiser les ressources locales et générer des emplois pour les jeunes.
Le Ministre de l’intérieur, le Ministre délégué à la décentralisation, et l’ensemble du Gouvernement mettront en œuvre cette politique.
Il faut que nos recettes intérieures permettent de dégager des ressources pour financer les dépenses sociales avec l’objectif d’une plus grande justice sociale.
Ainsi dans ce but, la réduction du train de vie de l’Etat, la diminution des missions à l’étranger, ou les achats groupés sont déjà engagées.
La diminution des dépenses publiques permettra d’augmenter le potentiel financier du pays, qui sera renforcé par la mise en œuvre d’une plateforme logistique et d’un carrefour commercial pour l’Afrique de l’est, en accord avec la Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi 2015-2019.
C’est en effet grâce à une croissance économique tirée par le secteur privé, à l’amélioration de la gestion institutionnelle, à la promotion des ressources humaines et à l’intégration régionale, que seront créés des dizaines de milliers d’emplois.
La maitrise des dépenses publiques et les efforts de discipline budgétaire concernent bien évidemment et également le secteur parapublic.

Les règles de transparence, de rationalisation et d’efficacité seront appliquées aux Etablissements Publics et sociétés d’état. Il en résultera une plus grande justice sociale et un meilleur potentiel financier.
Ainsi se confirme la volonté gouvernementale de renforcer la démocratie par une gestion plus saine et plus transparente de notre économie.
Mesdames et Messieurs les Députés
Pour conclure, je voudrai une nouvelle fois attirer votre attention sur le rôle important que vous jouez dans la mise en œuvre de la politique gouvernementale.
Je vous engage à poursuivre avec le plus grand dévouement possible le rapprochement que vous avez mené avec la population.
Car vous aussi, vous êtes au service du peuple.

C’est sur vous que repose les succès que nous constatons.
C’est sur vous aussi que la population doit s’appuyer pour participer à la vie publique du pays.
Vous savez que vous aurez le soutien sans aucune réserve de tous les membres du Gouvernement pour atteindre notre objectif commun.
La discussion sur les textes budgétaires en sera le premier geste.
Je vous remercie de votre attention.
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