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« Mieux repenser  les politiques scientifiques dans un monde globalisé » dixit Dr Nabil Mohamed Ahme

  • Photo du rédacteur: Djiboutitoday Djiboutitodaydjiboutitoday
    Djiboutitoday Djiboutitodaydjiboutitoday
  • 30 nov. 2016
  • 5 min de lecture

Le ministre de l’Enseignement Supérieur et la Recherche, Dr. Nabil Mohamed Ahmed, a eu l’amabilité de nous accorder un peu de son temps, hier en fin de matinée dans son cabinet ministériel. Il a répondu à nos interrogations sur les tenants et aboutissants de l’initiative du président de la République, M. Ismaïl Omar Guelleh, qui a fait son effet auprès des autres dirigeants du monde francophone, réunis du 26 au 27 novembre dernier dans la capitale de Madagascar lors du 16ème sommet de l’OIF. L’occasion pour le ministre de mettre en exergue le message politique véhiculé par cette initiative présidentielle, c'est-à-dire la traduction en français du Rapport de l’UNESCO sur la science à l’horizon 2030, qu’il a qualifiée de contribution universelle à la diffusion du savoir. Entretien.

1)-La Nation :- En amont de la tenue du 16ème sommet de l’OIF, le Président de la République de Djibouti a fait sien le choix de traduire en français un volumineux ouvrage en anglais sur les connaissances scientifiques avant d’imprimer des centaines d’exemplaires de cette version française. Que pensez-vous d’abord de cette initiative présidentielle ?

Dr. Nabil Mohamed Ahmed :- La République de Djibouti a été sollicitée par l’UNESCO pour prendre en charge la traduction en Français de cet important ouvrage intitulé « Rapport pour la Science : vers 2030 ». Le président de la République, M. Ismaïl Omar Guelleh, a accepté cette doléance tout d’abord pour l’intérêt qu’il porte à la diffusion de la connaissance et la prise en compte de la science comme moteur du développement. De plus, il a voulu démontrer la volonté de la République de Djibouti à aider l’Unesco (organisation internationale oeuvrant pour l’Education, la Science et la Culture) dans la production de ce rapport pour une diffusion internationale et plus particulièrement auprès de pays francophones qui n’ont pas la possibilité de comprendre l’anglais.

Cette traduction permettra à tous ces pays de mieux appréhender les enjeux scientifiques mondiaux et d’évaluer les différences qui existent entre différentes régions du monde pour mieux repenser leur politique scientifique dans un monde globalisé.

Enfin, à l’échelle nationale, ce rapport permettra d’encourager davantage tous ceux que la science intéresse et de créer des vocations.

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2) En marge des récentes assises de la francophonie à Antanarivo, notre chef de l’Etat a remis des exemplaires de l’ouvrage en français sur les connaissances scientifiques aux mains de ses homologues des pays francophones. Quel message politique cette action véhicule-t-elle à votre avis?

Le plus important pour le Président de la République était de partager avec tous ces homologues francophones ce rapport de l'Unesco sur la science à l’horizon 2030. Le sommet de la francophonie à Madagascar lui offrait cette occasion de toucher tous les pays francophones qui partagent avec nous une langue commune qu’est le français. Au delà des clichés qui ont toujours voulu faire de notre pays une image de garnison militaire sans aucune autre perspective, nous sommes fiers que Djibouti donne chaque jour l’image d’un pays tourné vers l’avenir. L’implication de notre pays dans la production de ce rapport ne fait qu’affirmer cette volonté.

3)- Estimez-vous personnellement que l’initiative de notre président Ismaïl Omar Guelleh soit à même de précipiter l’instauration des passerelles de coopération entre les communautés universitaires et scientifiques du monde francophone à l’avenir ? Si oui dans quels domaines bien précis?

Le monde francophone est tout d’abord une communauté de plus de 900 millions d’individus dans plus de 80 pays répartis sur les 5 continents. La coopération entre ces pays est tout à fait naturelle et à encourager. Nous entretenons déjà avec beaucoup de pays francophones des projets de recherche scientifique et de formation doctorales dans plusieurs domaines et notamment ceux utiles au développement de notre pays comme la recherche dans les domaines de l’eau, de l’énergie, la recherche minière, la chimie, la médecine, les biotechnologies, les sciences humaines…

Le souhait du Président de la République est que ce rapport puisse créer un véritable déclic pour davantage de coopération nord-sud et sud-sud dans le domaine scientifique et le transfert de technologies.

Aujourd’hui, l’avenir est également tourné vers les innovations technologiques notamment par la maîtrise du numérique.

Sous l’impulsion du président de la République, la parution de ce tome volumineux sur les avancées scientifiques de notre époque aura-t-elle une incidence positive sur l’inventivité des chercheurs de l’UD et du CERD, placés sous votre tutelle ?

L’impact d’un tel rapport ne peut qu’être bénéfique pour tous. Aujourd’hui les chercheurs et enseignants djiboutiens sortent des meilleures universités du monde. Dans leur majorité, ils ont conduit des travaux de recherche de très haut niveau dans le cadre de la préparation de leur doctorat. Ils sont donc tous préparés pour être parmi les meilleurs. Certains d’entre eux conduisent des programmes de recherche pour appuyer les projets de développement comme la géothermie, le solaire ou l’éolien, l’amélioration des plantes ou la recherche minière…

Nous sommes conscients, qu’il faut encore plus d’efforts et de persévérance pour couvrir l’ensemble des défis qui nous attendent tout en encourageant l’innovation.

5)- Quels regards prospectifs jetez-vous sur le devenir de la recherche scientifique Djiboutienne à court, moyen, et long terme ?

Il y’a quelques années, la recherche scientifique ne disposait que de très peu de moyens humains et matériels. En matière de moyens humains, ces dernières années sous l’impulsion du Président Ismaïl Omar Guelleh, la République de Djibouti a pu former plusieurs centaines de personnes dont certains disposent aujourd’hui d’un Master et de plus en plus de doctorat. Le nombre de personnes pouvant contribuer à la recherche scientifique n’est plus comme avant très limitée.

De plus, les moyens matériels comme l’acquisition de laboratoires équipés au CERD, le développement de la recherche à l’Université à l’UD avec les nouveaux locaux du complexe universitaire à Balbala, le développement de projets dans le pays nous autorisent d’être d’optimiste.

Cet optimisme devra néanmoins être accompagné par des moyens financiers à la hauteur des ambitions affichées car la recherche scientifique coûte très chère.

6/ On a eu vent de la venue imminente de la directrice générale de l’UNESCO à Djibouti. Pouvez-vous confirmer ou infirmer cette info ?

Nous allons recevoir Mme Bukova le 4 décembre pour le lancement du rapport pour la science : vers 2030 qui se tiendra au palais du peuple. Mme Bokova sera également reçue par le Président de la République, M. Ismaïl Omar Guelleh. Elle rencontrera également la première Dame et Présidente de l’UNFD, Mme Kadra Mahmoud Haid.

7)- Et si vous nous parliez de l’objet du Me le 4 décembre séjour de travail de Mme Irina Bokova dans notre pays.

L’objet de cette visite consiste dans un premier temps au lancement officiel du rapport pour la science vers 2030. Une conférence est organisée sous le haut patronat du Premier ministre au palais du peuple. Nous attendons plusieurs interventions d’éminentes personnalités scientifiques. L’occasion sera donnée aux chercheurs, professeurs et étudiants djiboutiens de participer à cette importante conférence.

Nous signerons avec Mme Bokova des accords significatifs comme la mise en place d’une chaire Unesco à l’Université de Djibouti, l’appui à la recherche et l’innovation au CERD et à l’UD, et le soutien de l’Unesco au projet d’observatoire est-africain pour les changements climatiques qui nous est cher.

8- Vos derniers mots pour conclure.

Malgré nos moyens financiers limités, nous sommes fiers aujourd’hui d’avoir pu contribuer de façon universelle à la diffusion du savoir. Je remercie le Président de la République et lui présente nos sincères félicitations pour cette initiative très noble. J’invite mes compatriotes à prendre connaissance de ce rapport de l’Unesco et prie Dieu de nous accompagner dans nos efforts pour promouvoir la science dans notre pays.

Propos recueillis par MOF/KMA

 
 
 

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